Blog: C'est (re)parti ! - Hoofdinhoud
Grèce, Union Economique et Monétaire, fiscalité, ma rentrée obéit à un mot d'ordre : agir, vite et fort, avec détermination. J'en ai donné cette semaine le coup d'envoi. Après les 10 premiers mois très chargés de cette Commission, il est impératif de transformer l’essai.
L'exécution méthodique, déterminée, précise, des priorités qui me mobiliseront à l'automne sera la clé d'une rentrée réussie.
Grèce, Union Economique et Monétaire, fiscalité, ma rentrée obéit à un mot d'ordre : agir, vite et fort, avec détermination. J'en ai donné cette semaine le coup d'envoi. Après les 10 premiers mois très chargés de cette Commission, il est impératif de transformer l’essai. Or, il est un penchant, qu’on dit parfois très français, que je refuse "d'exporter" à Bruxelles : surinvestir la phase d'élaboration des politiques publiques, puis se désintéresser de leur mise en œuvre, à peine l'encre sèche. L'exécution méthodique, déterminée, précise, des priorités qui me mobiliseront à l'automne sera la clé d'une rentrée réussie. C’est le message que j’ai donné à mes équipes ces derniers jours.
Les autorités grecques ont donné ces dernières semaines des gages clairs : l'élan actuel doit se poursuivre au-delà des élections du 20 septembre prochain.
La Grèce, tout d'abord. L'accord trouvé le 13 juillet et la conclusion d’un nouveau programme le 14 août, exigeants et imparfaits certes, tournent la page de l'incertitude et ouvrent celle de la résolution. L'enjeu à présent est simple : ne pas se retrouver avec le même psychodrame, la même discussion sur un nouveau et énième plan d'aide à la Grèce, les mêmes tensions. Cela implique que les autorités grecques s'approprient le programme, qu'elles ne le considèrent pas comme exogène, et jouent avec sincérité le jeu de sa mise en œuvre. Elles ont donné ces dernières semaines des gages clairs en ce sens : l'élan actuel doit se poursuivre au-delà des élections du 20 septembre prochain.
Quel est ici le rôle de la Commission, le mien en particulier, pour la période qui s'ouvre ? Assurer la réussite de ces réformes dans l’intérêt même des Grecs, poursuivre le dialogue avec Athènes, fournir une assistance technique, évaluer le respect des engagements pris, préparer la négociation avec les Etats Membres sur la soutenabilité de la dette grecque, et - j’y tiens personnellement - rendre politiquement des comptes sur les progrès réalisés, notamment devant le Parlement européen. Le dossier grec, dans cette phase de mise en œuvre, sera donc toujours partie intégrante de mon action de Commissaire.
La fiscalité, ensuite. Deux dossiers majeurs doivent dans les prochains mois faire l'objet d'un accord des gouvernements européens:
Le premier, pour lequel j'ai formulé des propositions dès mars 2015, concernant l'échange automatique d'information sur les rescrits fiscaux, peut paraître technique. Il est en réalité un test grandeur nature de la volonté politique - réelle ou pas - des Etats Membres pour faire reculer l'opacité financière. Mon objectif est qu'un accord soit conclu d'ici décembre, avec le concours de la présidence luxembourgeoise. J'estime par ailleurs que c'est le minimum syndical : je ne comprendrai pas que les Etats membres tergiversent, s'agissant d'un texte simple, de bon sens et légitimement attendu des citoyens européens. Je serai, là-dessus, d’une totale fermeté.
Taxe sur les Transactions Financières (TTF) : la clé de sa mise en œuvre est entre les mains des 11 Etats Membres qui ont choisi d'avancer ensemble sur ce dossier.
Quant à la Taxe sur les Transactions Financières (TTF), la clé de sa mise en œuvre est entre les mains des 11 Etats Membres qui ont choisi d'avancer ensemble sur ce dossier. La Commission, par mon intermédiaire, occupe à présent un siège à la table des discussions, et joue un rôle de médiateur et de négociateur. Les échanges se sont intensifiés depuis le début de l'année, la volonté politique s'est renforcée pour aboutir à un accord global au plus vite. Cette proposition - même avec un taux d’imposition modeste - reste fondamentale pour rétablir la justice fiscale et ouvrir la voie à une coopération renforcée dans la fiscalité, domaine régi par l’unanimité. Je m’y investirai avec force.
Nous entrons dans une phase critique d'exécution concernant l'Union Economique et Monétaire (UEM), qui est la véritable clé de l’avenir de la zone euro.
Enfin et surtout, nous entrons dans une phase critique d'exécution concernant l'Union Economique et Monétaire (UEM), qui est la véritable clé de l’avenir de la zone euro. Peu de citoyens sont au fait des propositions du rapport dit des « cinq présidents » sur l'UEM, publié en juin. Leur exécution commence pourtant dès la rentrée. Ces questions sont toutefois existentielles pour notre continent et nos économies. Pourquoi avons-nous fait l’euro si ce n’est pour être plus forts ensemble ? Comment renforcer encore notre union économique et monétaire dans une économie mondialisée de plus en plus dure ? Comment assurer que nos économies convergent dans un sens de progrès au lieu de diverger de plus en plus au gré des crises financières, économiques et sociales ? Nous devons répondre à ces questions.
Exécution ne veut pas dire application béate et mécanique des pistes du rapport, qui ouvre un débat décisif sur l'avenir de la monnaie unique. Ma conviction est que l’euro est né de la conjonction politique de deux principes : la discipline et la solidarité. Aujourd'hui, une nouvelle ambition peut et doit s'affirmer pour porter cette union monétaire à un stade plus avancé, en gardant à l’esprit ces deux principes moteurs. Ensemble. Avec une première phase de convergence et de croissance, et une deuxième phase de solidarité et de renouveau démocratique, y compris en tirant les leçons de la crise grecque.
Je défends depuis des années une meilleure gouvernance de la zone euro.
Je défends depuis des années une meilleure gouvernance de la zone euro. Celle-ci devrait reposer sur un gouvernement doté d'un budget propre, mobilisable pour réenclencher le processus de convergence entre les économies de l'UEM, sous l'autorité d'un ministre des finances de la zone euro, qui devrait à mes yeux être membre de la Commission européenne. Le volet démocratique est également primordial, et je défends un Parlement de la zone euro pour accroître la légitimité des décisions prises en la matière.
Ces pistes de rentrée ne sont pas exhaustives. Au-delà de l'exécution, je contribuerai à porter les propositions en matière de financement de la lutte contre le changement climatique, et je souhaite œuvrer à remettre du sens commun, pour ne pas dire une élémentaire humanité, dans l’approche des migrations, qui ne peut-être qu’européenne et conforme à nos valeurs essentielles.
Ma rentrée est chargée, studieuse, soigneusement construite autour de priorités.
Cette Commission s'est engagée à fournir des résultats, à remplir ses promesses, à maintenir l'impulsion politique tout au long de son mandat. Ma rentrée est chargée, studieuse, soigneusement construite autour de priorités. Les progrès dans certains dossiers ne dépendent pas toujours de moi. Mais ma détermination politique à les mener à bien, en conformité avec les principes réformistes auxquels je resterai toujours fidèle, a été décuplée par la courte pause estivale.
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